Articles et publications en ligne Parutions

Article en ligne, Marie-France Boireau, « L’écriture de la Grande Guerre dans l’œuvre d’Aragon »

PUBLICATION EN LIGNE

Marie-France Boireau

(Université d’Orléans)

L’écriture de la Grande Guerre dans l’œuvre d’Aragon

Traiter de l’écriture de la Grande Guerre dans l’œuvre d’Aragon relève quasiment de la gageure car, pendant longtemps, Aragon a refusé d’écrire la guerre. Pourtant, il l’a connue : il a fait les deux guerres mondiales : né en 1897, il est mobilisé en juin 1917, (la classe 17), sur le front en 1918… A nouveau mobilisé en 1939, il vit l’étrange défaite, Dunkerque, la débâcle, « l’instant 40 ». En 1935, il se targue d’avoir « traversé la guerre de 1914-1918 sans écrire un mot sur elle, » ; autrement dit, il se démarque de nombreux écrivains, notamment de ceux qui, comme Apollinaire, ont esthétisé la guerre (on se souvient du « « Ah que la guerre est jolie »).Il reprend le mot d’ordre d’Isidore Ducasse (Lautréamont) : « Cache-toi, guerre ».
On peut cependant se demander si le « Cache-toi, guerre » n’est pas le signe d’une dénégation, quasiment au sens psychanalytique du terme, un mécanisme de défense qui consiste à ne pas nommer ce qui est à la fois traumatisant mais aussi fascinant car la guerre est un alcool, et en 1956, dans Le roman inachevé, il écrit :
Parfois j’ai le regret de la guerre avec son parfum d’absinthe
Ce processus de dénégation est essentiel à considérer et permet de poser la question : quand Aragon va-t-il sortir de ce mécanisme de défense consistant à « ne pas nommer la guerre […] une manière de lutter contre elle une manière de lui refuser toute concession » ? Et comment va-t-il écrire la guerre ?
Ecrire la guerre pose problème et Aragon va répondre en romancier-poète. Souvent, c’est la poésie qui crée la présence et Aragon répond, dans son écriture de la guerre, à l’injonction de Mallarmé :
« Peindre non la chose mais l’effet qu’elle produit ».

Lire l’article intégralement.

Les commentaires sont fermés.

Motorisé par: Wordpress