SOUTENANCE DE THÈSE
Anaïs Oléron
(Université de Reims, CRIMEL)
« La fiabilité narrative en question(s), parcours textuels et liberté du lecteur. »
sous la direction de Vincent JOUVE
Mardi 25 juin 2019 à 14h30
Université de Reims – Campus Croix rouge – Salle : E14 – Bâtiment 13
Jury
Vincent JOUVE Université de Reims Directeur de thèse
Raphaël BARONI Université de Lausanne Rapporteur
Liesbeth KHORTALS ALTES Université de Groningue Rapporteur
Frank WAGNER Université de Rennes 2 Co-directeur de thèse
Résumé :
La formule «narrateur non crédible » apparaît sous la plume du théoricien américain Wayne C. Booth, au début des années Soixante. Par-là, il entend rendre compte de situations dans lesquelles le lecteur repère une distance entre le récit que rapporte le narrateur et ce que le texte donne à entendre par ailleurs. Cet effet de distance repose sur la détection, par le lecteur, d’indices textuels corroborant son sentiment. Le problème principal est alors celui de l’interaction entre l’« interface » que constituent le texte et le lecteur qui l’actualise. Au-delà du pacte de lecture noué entre l’oeuvre et son lecteur, entrent également en ligne de compte certaines attentes correspondant à l’expérience commune ou façonnées par la culture littéraire. L’objectif de cette thèse est ainsi d’élaborer une synthèse des travaux passés et actuels sur la notion de narrateur non fiable. Un premier axe décline les différentes hypothèses et méthodes d’approche des textes permettant d’expliquer que certains narrateurs apparaissent moins fiables que d’autres. Un deuxième axe s’inscrit dans une perspective typologique et présente différentes formes de non fiabilité, invitant en outre à repérer les
indices présents au sein des textes. Une troisième partie se concentre sur la question de l’interaction entre données textuelles et choix interprétatifs du lecteur. Elle propose pour cela l’étude de plusieurs oeuvres contemporaines aux pactes de lecture ambigus ou indécidables. Un dernier temps du travail interroge les enjeux esthétiques et anthropologiques des narrations non fiables, le procédé étant symptomatique des tensions et des interrogations qui traversent notre société.