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« Le Paris surréaliste : entretien avec Henri Béhar »

ENTRETIEN

Le Paris surréaliste : entretien avec Henri Béhar

Source : https://autour-de-paris.com/project/paris-surrealiste-entretien-henri-behar

Henri Béhar est à la fois le fondateur du Centre de recherches sur le surréalisme et l’inventeur d’une méthode de « littérature par les pieds ». Fort de son expérience de chercheur et de marcheur, il évoque les rapports essentiels qu’entretient avec la capitale de l’entre-deux-guerre le grand mouvement d’avant-garde auquel il a consacré sa vie.

Publié le 20 décembre 2020 par Julien Barret

Henri Béhar est sans doute l’un des meilleurs spécialistes vivants du surréalisme. Il a travaillé sur les avants-gardes, consacré des ouvrages à Vitrac, Tzara ou Jarry, fondé le centre de recherches surréalistes et la revue Mélusine, du nom de cette légendaire créature mi-femme mi-serpent qui inspira puissamment Breton. Il a d’ailleurs publié la biographie André Breton, Le Grand indésirable et dirigé le stimulant Guide du Paris surréaliste, inspiré par les balades qu’organisaient ses collaborateurs, avec des parcours dédiés à Aragon, Breton, Crevel, Desnos, Prévert et Soupault. Il y rédige une notice très détaillée consacrée aux lieux surréalistes, cafés, galeries, cinémas ou ateliers chers aux acteurs du mouvement.

« La rue, mon élément »

L’appel de la rue se fait sentir très tôt dans la vie d’André Breton, comme celui-ci le confie à André Parinaud dans ses Entretiens : « J’éprouve, entre ces murs, un appétit indistinct pour tout ce qui a lieu au dehors, là où je suis contraint de ne pas être, avec la grave arrière-pensée que c’est là, au hasard des rues, qu’est appelé à se jouer ce qui est vraiment relatif à moi, ce qui me concerne en propre, ce qui a profondément à faire avec mon destin. » La rue est un terrain d’aventures et d’expériences, l’endroit où se manifeste le hasard objectif et où souffle le vent de l’éventuel. Dans Les Pas perdus, Breton écrit encore : « La rue, que je croyais capable de livrer à ma vie ses surprenants détours, la rue avec ses inquiétudes et ses regards, était mon véritable élément : j’y prenais comme nulle part ailleurs le vent de l’éventuel. »

Que la démarche d’Henri Béhar recoupe celle d’Autour de Paris, lui qui dit avoir inventé à force de balades littéraires une méthode de « littérature par les pieds », cela ne fait aucun doute. On trouvera d’ailleurs sur le site des articles consacrés à des lieux surréalistes plus ou moins connus, comme l’atelier de la rue du Château où vécut Aragon, après Prévert et Tanguy, le Château Tremblant du Canal de l’Ourcq également disparu, le parc des Buttes-Chaumont, qu’Aragon envisage comme un « précipité de la chimie humaine », ou la Seine et sa noyée mythique, qui inspire la bohème artiste depuis Rilke. Bien sûr, il faut aussi évoquer les cafés de Montmartre et Montparnasse, surgis au seuil de l’enceinte des fermiers généraux, ou encore cette « très belle et très inutile Porte Saint-Denis », sur l’enceinte Charles V, où Breton est toujours reconduit par ses pas, tout comme cette place Dauphine en laquelle il voit le « sexe de Paris ». A la pointe occidentale de l’île Saint-Louis, on n’oublie pas cette place nouvellement dénommée Louis-Aragon, sur laquelle donne l’immeuble où vit Aurélien, mitoyen du 41 quai de Bourbon où habita Soupault durant la rédaction des Champs Magnétiques, lorsque Breton vivait à l’hôtel des Grands hommes, place du Panthéon. Cela, bien sûr, avant que le fondateur du mouvement n’emménage à l’adresse mythique du 42 rue Fontaine, dont la bibliothèque est toujours exposée au centre Georges-Pompidou. […]

Lire l’entretien complet en suivant ce lien :

Le Paris surréaliste : entretien avec Henri Béhar

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