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Séminaire « Grandes et petites Mythologies », « Galatée : fortune littéraire d’une figure mythologique antique », 5 octobre 2023

Séminaire « Grandes et petites Mythologies » (CRIMEL)

Jeudi 5 octobre 2023 à 17h-19h

Bibliothèque Robert de Sorbon

et par Zoom

Cyrille Fabre, Université de Reims

« Galatée : fortune littéraire d’une figure mythologique antique »

Dans Les Métamorphoses, Ovide raconte les efforts du sculpteur Pygmalion pour façonner, à partir de l’ivoire, une forme féminine idéale. L’intervention d’Aphrodite favorise la métamorphose de la statue en femme de chair et de sang que Pygmalion épouse. Or, en recevant la vie, la jeune fille n’est pas nommée. Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour que le nom « Galatée » apparaisse sous la plume de Jean-Jacques Rousseau dans une pièce lyrique en un acte, Pygmalion. En déplaçant notre attention sur Galatée, c’est à la renaissance puis à la fortune littéraire de cette figure tardivement nommée que nous nous intéresserons : une renaissance faite de variations et de transformations au cours des siècles, qui loin d’épuiser le mythe du créateur et de sa créature, l’actualise, en en dévoilant les implications esthétiques et idéologiques, autant de sources d’inspiration artistique fécondes. Parmi ces implications, celle de la formation du sujet féminin, que nous observerons dans un corpus romanesque français de la première moitié du XIXe siècle, de Claire de Duras à Stendhal, en passant par Honoré de Balzac et George Sand. Galatée est une référence dont s’inspirent plusieurs romans du corpus choisi pour infléchir la construction et le devenir des héroïnes. Le corps de celles-ci est d’abord façonné comme celui de la statue de Pygmalion ; partant, il est contraint, empêché de se mouvoir librement et amplement. Pour autant, une relative liberté peut être conquise par les personnages féminins, mis en mouvement, qui de figures tendent à se transformer en sujets agissant. Tout se passe comme si le mythe raconté par Ovide, un modèle fondateur, inspirait, au début du XIXe siècle, en ce siècle naissant « révolutionné », des variations romanesques émancipatrices voire subversives, sur le plan esthétique, par la confrontation du mythe et de l’Histoire.

Cyrille Fabre Lalbin est professeure agrégée de lettres modernes, en poste dans l’enseignement secondaire et doctorante à l’Université de Reims Champagne Ardenne, en littérature française. Son sujet de thèse, dirigée par Régine Borderie, Professeur des Universités en littérature française à l’URCA, est : « Le roman de formation au féminin en France dans la première moitié du XIXe siècle. Un sous-genre spécifique ? »

https://crimel.hypotheses.org/category/seminaires/seminaire-grandes-etpet

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