Appel à communication

Appel à communication, « Plaisirs de lire : é/Etats de l’art », Colloque LEA, U. Porto, juillet 2020

APPEL A COMMUNICATION

« Plaisirs de lire : é/Etats de l’art »

Colloque-Workshop LEA – Porto
ILCML – FLUP

15-19 juillet 2020

Le sens commun nous dit que lire un texte littéraire est tout simplement et avant tout de l’ordre du plaisir (Compagnon 1998), sa réhabilitation étant dès lors aussi celle des modalités de la récupération et du renouvellement du « plaisir du texte » (Barthes 1973) et des plaisirs de lire. Même le caractère souvent ludique, ironique et citationnel de la fiction contemporaine, qui met souvent en jeu « (…) un extérieur qui se veut littéraire, il ne s’adresse qu’à des déjà lecteurs » (Demoulin 1997: 11), ne restreint pas ce plaisir, mais le déploie et le complexifie.
En outre, dans un contexte amplement marqué par internet et les réseaux sociaux, on observe l’émergence et le développement de nouvelles modalités de lecture liées à l’apparition de nouveaux supports numériques, lesquels favorisent une co-élaboration du texte, et induisent une logique interactive avec de nouvelles formes de sociabilité lectrice fondées sur de nouvelles formes de partage des plaisirs de lire.
Nicolas Ancion dégage trois modalités protocolaires de la lecture littéraire : la lecture de plaisir, c.-à-d. la reconnaissance et recréation du sens préexistant et indéfini du texte (critique textuelle, revues littéraires ou recherche en littérature), la lecture en tant que devoir (institution scolaire) et de jouissance (acte de lecture plus important que le texte lu, cf. Pennac 1992). Aussi, entre plaisir et jouissance, y a-t-il aujourd’hui tout un éventail de sensations (états) liées à l’acte de lire et à ses modalités individuelles ou sociales et aux divers supports de lecture qu’il s’agit de mettre en lumière, et qui peuvent même impliquer la non-lecture inavouée(able) (Bayard 2007).
Par ailleurs, la traduction inter-linguistique, notamment dans le cadre européen, mais aussi intersémiotique et intermédiale, diffuse et amplifie ce plaisir renouvelé et interdisciplinaire de la lecture en lui apportant d’autres relais, supports et maillages (médias, cinémas, BD, etc.) (Müller 2006 ; Badir & Roelens 2007). D’autant plus que l’avènement du numérique redéfinit et renforce non seulement le caractère hédonique, mais aussi intersémiotique, interartistique et
interdisciplinaire du texte littéraire et de sa réception, permettant (sinon même exigeant) de lire / voir / écouter davantage, voire se disperser, pour appréhender autrement. Ce faisant, la lecture a partie liée avec de nouvelles formes de sociabilité et de communauté tant conventionnelles que numériques prônant l’échange et le partage dans la pratique lectrice, lesquelles passent par des rapports différents, plutôt divers, aux textes littéraires et à leurs auteurs, aussi bien qu’au monde de l’édition et de la critique.

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