PARUTION
GISÈLE BIENNE,
Actes Sud,
paru au printemps 2017
Gisèle Bienne vit et travaille à Reims. Elle est l’auteur de nombreux romans et de deux essais, dont quatre livres sur la Grande Guerre, La ferme de Navarin, Gallimard, Paysages de l’insomnie, Flammarion, Les fous dans la mansarde, Actes Sud… Les paysages du Chemin des Dames et de la Marne y occupent une place importante et nous invitent à la lecture des traces que la guerre y a laissées.
Pour sa bibliographie et la revue de presse, se référer à son site :
https://giselebienne.jimdo.com/
Les fous dans la mansarde
Présentation des Fous dans la mansarde par l’éditeur
Dans le silence envoûtant d’une mansarde rémoise, une dernière soirée d’adieu et de mémoire autour des fantômes de la narratrice : des proches, des anonymes ou des écrivains jamais revenus des tranchées. Un roman qui dessine l’implacable sacrifice d’une génération. Et la plaie béante ouverte dans l’histoire de la littérature par la guerre et son héritage.
Elle est la petite-fille de Ludovic B., revenu de la Première Guerre sans son ami Gervais tombé devant Craonne. Le cerveau mangé par la terreur, Ludovic B. se réfugie dans l’alcool et dans la certitude que Jaurès le pacifiste a été assassiné pour raison d’état. Depuis sa mansarde rémoise ou arpentant la Marne, le Chemin des Dames, le plateau de Californie, elle évoque tour à tour le voisin de ses grands-parents, Théodore S., grand invalide, soulard magnifique, maculant le monument aux Morts de vin rouge, Cendrars, Yves Gibeau, Masson, Céline, Apollinaire, Rosa Luxembourg, Aragon, Ludwig Kirchner… des écrivains et artistes qui ont mis en oeuvres les épreuves traversées.
Elle rassemble alors pour une dernière soirée d’adieu et de mémoire ses fantômes, lesquels se jouent de la guerre sur le mode de la fête et de la farce et elle entend Ludovic B. lui murmurer à l’oreille : “Trouve l’histoire…” Dans une
forme de vagabondage aussi joyeux que mélancolique, la prose claire et épurée de Gisèle Bienne offre un contraste saisissant avec le désarroi de ses héros et les tableaux cruels qu’ils habitent.
Sur les traces de Céline et de Pierre Lemaître, elle fustige l’absurdité de la guerre ainsi que l’hypocrisie d’une République qui honore ses victimes inutilement sacrifiées au combat, les “pauvres cons du front”, et laisse pour compte ceux qui y ont survécu. En toile de fond s’esquisse l’histoire familiale, l’ombre pernicieuse des non-dits, tous ces drames dissimulés au nom des convenances, l’inquiétude de l’auteur devant la condition imposée à l’écrivain par la société d’aujourd’hui, mais aussi son désir bouleversant de mettre de côté ce lourd héritage.