PARUTION
Décrire une langue
Objectifs et méthodes
Marco Fasciolo et Franck Neveu (dir.)
Classiques Garnier
PRÉSENTATION
La linguistique est-elle cumulative ?
Affirmer que la linguistique doit être cumulative peut paraître un truisme. À bien y regarder, cependant, l’adjectif cumulatif a deux sens. Dans un premier sens, il renvoie à une accumulation ou un entassement d’objets, l’un à côté de l’autre. Dans un second sens, il peut renvoyer à un assemblage d’objets dans une construction cohérente. Lorsqu’on affirme que la linguistique doit être cumulative, quel sens de cumulatif mobilise-t-on ? La réponse, évidemment, est que l’on voudrait bien mobiliser le second. Dans les faits, cependant, la question n’est pas claire.
Une condition préalable pour que la linguistique soit cumulative dans le second sens évoqué ci-dessus est que l’on puisse identifier des phénomènes et des problèmes communs : virtuellement indépendants de tout cadre théorique adopté. Dans la pratique actuelle de la linguistique, cette condition nous semble loin d’être satisfaite. À l’augmentation vertigineuse du nombre des publications correspond une diminution également vertigineuse des réflexions épistémologiques portant sur les présupposés des cadres théoriques adoptées et sur le bien-fondé des termes utilisés. […]
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