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Soutenance de thèse, Anaïs Bernard, « Approche intertextuelle du dialogisme dans sept textes de la collection « L’un et l’autre », U. Aix-Marseille, 14 décembre 2020

SOUTENANCE DE THÈSE

Université d’Aix Marseille

Lundi 14 décembre 2020

Anaïs Bernard

« Approche intertextuelle du dialogisme dans sept textes de la collection « L’un et l’autre » (Gisèle Bienne, Didier Blonde, Michel Braudeau, Jean-Pierre Ferrini, Sylvie Germain, Jean-Pierre Martin, Henri Raczymow) »

Directeur de thèse : Michel BERTRAND,

Aix Marseille Université

Présentation d’Anaïs Bernard (extraits)

En lisant La Ferme de Navarin, j’ai été à la fois intriguée par la forme si particulière du récit et fascinée par la façon dont Gisèle Bienne décrivait le lien profond qui l’unissait à Cendrars. Désireuse de mieux comprendre la démarche de l’écrivaine et de tenter de trouver des réponses aux nombreuses questions que je me posais, j’ai laissé de côté le projet d’étudier l’œuvre de Cendrars pour consacrer mon mémoire de Master 1 à ce récit.

L’année suivante, j’ai continué de travailler sur l’œuvre de cette romancière. Ayant pu constater que la thématique de la rencontre de l’autre et de ce qu’elle apporte dans l’affirmation de la personnalité était au centre de l’œuvre de Gisèle Bienne, j’ai choisi de m’y intéresser en consacrant une étude à un roman intitulé L’étrange solitude de Manfred Richter.

Lorsqu’est arrivé le moment de définir mon sujet de thèse, il était évident pour moi que ce travail devrait se situer dans la continuité de mes travaux précédents. Je ne souhaitais pas néanmoins ne me consacrer qu’à l’univers romanesque d’un seul écrivain, et ce malgré tout l’intérêt que je lui porte. Je me suis alors demandé comment poursuivre ma réflexion sur le rôle que la rencontre de l’autre peut jouer dans le retour à soi en diversifiant mes objets d’étude sans pour autant abandonner le travail commencé sur Gisèle Bienne. J’ai alors décidé de revenir à la collection « L’un et l’autre ». Si la lecture du livre de Gisèle Bienne m’avait permis de découvrir la collection, je n’avais pas encore pris le temps de l’appréhender dans sa globalité, puisque je n’avais jusqu’alors étudié qu’un seul ouvrage publié dans cette collection. En parcourant le catalogue, j’ai vite pensé qu’il me fallait opérer une sélection parmi ces ouvrages, tous très différents les uns des autres. Pour constituer un corpus cohérent, j’ai décidé de choisir des ouvrages présentant des caractéristiques similaires à celles qui sont en oeuvre dans le récit de Gisèle Bienne, récit que je souhaitais intégrer à mon corpus afin de l’étudier de manière plus approfondie. J’ai donc fondé mon choix sur deux critères : le fait qu’un écrivain consacre son récit à un autre écrivain et la dimension active conférée à la quête de l’autre. Certes, les auteurs du corpus sont différents les uns des autres. En effet, Sylvie Germain, Henri Raczymow et Didier Blonde sont surtout des romanciers, quand Jean-Pierre Martin et Jean-Pierre Ferrini sont des universitaires et Michel Braudeau un linguiste.

[…]

Cette façon d’avancer pas à pas afin de saisir chaque étape du cheminement des uns vers les autres m’a conduite à observer que derrière cette mention de « L’un et de l’autre », se dissimule une relation complexe. La conjonction « et » semble établir une frontière nette entre deux sujets qui se rencontrent sans franchir cette barrière, qui marque une distance entre deux figures qui paraissent s’observer, chacune restant néanmoins de son côté sans parvenir à se projeter vers l’autre. En réalité, cette frontière est poreuse : elle s’avère n’être pas une barrière mais un passage, un pont construit pour être traversé, et ce de multiples façons. En passant de l’autre côté de la conjonction « et », en faisant route vers l’autre, avec l’autre, l’un s’engage en fait sur un parcours qui lui permet de se retrouver et donc d’avancer vers la connaissance de lui-même. Cela se vérifie surtout sur le plan existentiel, mais aussi au niveau de sa création littéraire.

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