Séminaire « Psychanalyse et transferts culturels »
15 mars 2017
Maison de l’Amérique Latine, 217, Bd Saint Germain 75007, Paris
avec
Patricia Gherovici (U.S.A) et Manya Steinkoler (U.S.A)
http://psychanalyse-et-transferts-culturels.com/event/lacan-on-madness
inscriptions: psychanalyse@transferts-culturels.com
« Nous consacrerons cette soirée à évoquer la psychose et la folie à partir de la psychanalyse. Nous aborderons les aspects cliniques, les conséquences de l’utilisation ou pas d’un diagnostic mais également ce que la psychanalyse peut dire de l’association de folie et pouvoir, de la folie lorsqu’elle s’associe à certaines idéologies converties en discours du maitre. Laissons introduire le sujet à Patricia Gherovici et Manya Steinkoler nos deux invités américaines, éditrices de « Lacan on Madness: Madness, Yes You Can’t » .DK
“Pour présenter aux lecteurs américains notre recueil sur la pensée lacanienne contemporaine au sujet de la folie, nous avons choisi le titre de « Madness, Yes You Can’t » (Folie—oui, vous ne pouvez pas). Il s’agissait alors de rendre compte des limitations structurales de l’inconscient. Nous voulions dire entre autres que l’on ne peut devenir fou parce qu’on le veut. Ce titre évoquait aussi le fameux slogan de Barack Obama « Yes, we can! » (Oui, nous le pouvons), slogan qui l’avait propulsé vers la Maison Blanche. Sa phrase comprenait une affirmation (Oui), un sujet collectif (Nous) et un modal impliquant le possible (pouvoir). Dans la mesure où notre jeu sur le slogan d’Obama, ce message d’espoir et de potentialité positive, tendait à le nier, notre titre risquait alors de prendre une résonance plus sinistre vu la réussite d’un « Non » porté au pouvoir par le populisme et le nihilisme de Donald Trump.
Dans cette présentation, nous prenons comme point de départ notre recueil sur Lacan et la folie, un livre qui vise à donner au lecteur anglophone un antidote à la psychiatrie médicalisée représentée par le DSM, ce qui nous permet de penser les matériaux cliniques les plus opaques et les plus surprenants afin de proposer une sortie de cette impasse. Notre titre devrait aussi évoquer la possibilité de l’échec du « Non », et donc servir à mieux comprendre la situation politique actuelle dans ses aspects les plus fous et inquiétants.”
Manya Steinkoler exerce la psychanalyse à New York. Membre du Espace Analytique, Paris. Elle est aussi l’auteur de Teaching Literature in Community College Classrooms: Traversing Practices (avec Margaret Barrow, McGraw-Hill: 2013), Lacan on Madness: Madness, Yes You Can’t (avec Patricia Gherovici, Routledge: 2015) et Lacan, Psychoanalysis, and Comedy (avec Patricia Gherovici, Cambridge University Press). Prochainement (avec Jessica Datema) Uncoming Communities: Re-visioning Holocaust and Post-War Cinema.
Patricia Gherovici, psychanalyste formée en Argentine, exerce la psychanalyse à Philadelphie et à New York. Elle est l’auteur de Please Select Your Gender : From the Invention of Hysteria to the Democratizing of Transgenderism (Routlege, 2010), Lacan dans le ghetto: Psychanalyser le “syndrome puerto-ricain” (Editions Le Bord de L’eau, 2016), Lacan, Psychoanalysis, and Comedy (avec Manya Steinkoler Cambridge University Press: 2016) et Transgender Psychoanalysis A Lacanian Perspective on Sexual Difference (Routledge, 2017).
Leur présentation sera suivie d’une discussion avec Claude-Noële Pickmann , Geneviève Morel, Diana Kamienny Boczkowski .
Claude-Noële Pickmann, psychanalyste à Espace Analytique. Elle est l’auter du « L’hystérique et le ravage » ( A. Michels, ed., Actualité de l’hystérie (Paris: Eres, 2001); « Féminité et homosexualité féminine : la reprise de l’amour », La clinique lacanienne, 4, Eres, 2000 ; « La vérité tournée savoir…ou tournée vinaigre, variations bien tempérées sur le ressentiment féminin », in La célibataire, 5, « Etes-vous ressentimental ? », EDK, été-automne 2001 « Le père-qui-jouit : trauma et fantasme », Filigrane, 11/2, Montréal (Canada) 2003 ; « La petite fille existe-t-elle ? », La lettre du Grape, 51, « Les filles », Eres, 2003; « La femme donne à la jouissance d’oser le masque de la répétition », The Letter 24, 2002 ; “Examining a clinic of the not-all”, The Letter, 2004 ; “Désir d’enfant, féminité et infertilité”, La psychanalyse encore!, Eres 2006. « D’une féminité pas-toute », La clinique lacanienne n°11, Eres, 2007, « Quel homme », Figures de la psychanalyse n° 23, Eres, 2012, « She’s raving mad :The hysteric ,
the woman and the psychoanalyst », Lacan on Madness, Routledge 2015. « Le pastout de Lacan…et celui de Lou », Figures de la psychanalyse n° 32, Eres, 2016.
Geneviève Morel, psychanalyste à Paris et à Lille, est ancienne élève de l’ENS (Sciences), agrégée de l’Université (mathématiques), titulaire du DESS de psychopathologie (Rennes), Docteur en psychologie clinique et psychopathologie (Paris 7). Membre du CRIMIC (Université Paris-Sorbonne) et du CFAR (London), elle enseigne à « Savoirs et clinique » à Lille et à Paris, dont elle est la présidente ainsi que du Collège de Psychanalystes CP-ALEPH, et dirige un séminaire clinique à l’UHSA du CHR Lille. Elle est l’auteur de Ambiguïtés sexuelles. Sexuation et psychose, (Anthropos, 2000) ; Clinique du suicide (sous la dir. de), Érès, 2002 (poche en 2010) ; La loi de la mère. Essai sur le sinthome sexuel, Anthropos (2008).
Diana Kamienny Boczkowski, psychanalyste, psychiatre, ancien pratitien à l’hôpital Sainte Anne, responsable de “Psychanalyse et transferts culturels”.
Nous serons également accompagnés pour la discussion par Jean Allouch, Bernard Toboul, Guy LeGaufey, Gérard Pommier, Pascale Rosenberg, Sofia Stephenson, Camille Charbit, Georgui Katsarof, Hélène Blanquière, Myrna Robins, Ute Codet.