Appel à communication
ASSOCIATION PORTUGAISE D’ÉTUDES FRANÇAISES (APEF)
La littérature et le théâtre de langue française à l’épreuve de la traduction en Péninsule ibérique (XVIIIe-XXIe siècles)
Université de Lisbonne – FLUL
30 juin – 1er juillet 2016
CEC-FLUL, APEF, CET-FLUL
Que signifie « traduire la culture » dans le domaine de la traduction littéraire et théâtrale en espace culturel ibérique de nos jours ? Quelles littératures et quelles dramaturgies y a-t-on traduit depuis le XVIIIe siècle? Par quels réseaux et vecteurs culturels y ont circulé les textes littéraires et dramatiques traduits de la langue française ? Doit-on encore concevoir de nos jours la traduction en tant que simple acte de « passage » entre deux cultures ?
Nous préférons l’envisager comme composante essentielle vers les études de réception car, comme nous le dit Antoine Berman, « la critique des théories de la traduction fondées sur la réception est fondamentale pour une réflexion moderne sur la traduction » (Berman, 1999 : 48).
Ce colloque invite à une réflexion sur la traduction des littératures et du théâtre de langue française, au Portugal et en Espagne, à différentes époques, afin d’en dégager les enjeux et de réfléchir aux problématiques qui en découlent. Les étroits rapports culturels entre les trois pays datent de longtemps et ils ont produit d’importantes répercussions au niveau littéraire et culturel dont il s’avère important de rendre compte.
Les études de littérature comparée, notamment celles de traduction, ont ouvert une nouvelle voie, surtout à partir des années 80, vers l’étude critique de la circulation des textes traduits dans une culture étrangère. Itamar Even-Zohar (1978, 1981) et José Lambert (1986) insistent, très tôt, sur le rôle des traductions dans le processus de rénovation des littératures et des cultures. On le sait, l’idée n’est pas nouvelle car on la retrouve déjà chez certains sémioticiens de la culture, tels Youri Lotman. Sous cette nouvelle impulsion, on attribue désormais à la traduction un rôle crucial dans la conception de l’Autre (Steiner, 1975 ; Ricoeur, 1999), contribuant à générer et renforcer les identités culturelles (Venuti, 1995), ainsi qu’à nourrir les systèmes littéraires nationaux (Sapiro, 2008). Aussi, conçue de plus en plus comme un instrument de pouvoir politique et économique, elle sert souvent les propos des États nationaux et des agents économiques. Ce sont là des fonctions sur lesquelles il est important de réfléchir. Quels rapports de forces s’instaurent entre des mouvements d’affirmation de la culture nationale et des vagues d’imitation de la culture littéraire et théâtrale française ?
Quelle(s) représentations(s) de la culture étrangère participent d’une identité culturelle nationale ?
De plus, les rapports entre traduction et culture littéraire et théâtrale constituent une pierre de touche pour l’histoire des traductions qui doit prendre en compte aussi bien l’histoire des mentalités que la nature des stratégies et des procédés mis à l’œuvre par les traducteurs en vue d’une véritable « traduisibilité littéraire » (Berman, 2002 : 201) en rapport avec l’étranger par une réflexion nourrie des apports de l’interdisciplinarité.
Les langues de présentation des communications sont le français et le portugais.
15 mars 2016 : date limite pour présenter des propositions de communication (détails en fichier joint)