Evènements Séminaire A2IL

Séminaire A2IL9, Gérald Préher (Université d’Artois) et Christine Chollier, 24 avril 2025, URCA (URCA), « Du spectre à l’effet d’archive : « The Great Gatsby » de F. Scott Fitzgerald »

Séminaire Approches Interdisciplinaires et Internationales de la Lecture (A2IL9)

Christine Chollier, Anne-Élisabeth Halpern, Audrey Louyer, Alain Trouvé

« Lecture littéraire et archives du personnage »

Séance du 24 avril 2025

17-19h

BU Robert de Sorbon, Salles 139-140

Gérald Préher (Université d’Artois) et Christine Chollier (URCA)

présenteront une conférence intitulée

« Du spectre à l’effet d’archive : The Great Gatsby de F. Scott Fitzgerald »

Conférence donnée en présentiel et à distance

L’archive a souvent été définie comme la trace de ce qui fut dans le réel. Ainsi, brouillons, correspondance, nouvelles et épreuves liminaires peuvent se voir considérés comme des traces privilégiées de ce qui précède en amont. L’oeuvre entière de F. Scott Fitzgerald repose sur la notion même d’archive. Archives personnelles, car il part souvent d’épisodes de sa vie ou de lettres échangées avec des proches. Archives professionnelles également, puisqu’il teste ses idées sur des amis écrivains, ses éditeurs et ses agents. The Great Gatsby a et a eu plusieurs vies. Le texte publié en 1925 qu’on lit aujourd’hui est le résultat de plusieurs manipulations textuelles que les éditeurs successifs de la « Cambridge Edition » se sont efforcés de mettre au jour (ils dénombrent quatre stades du texte) : à partir de ces diverses éditions, on appréciera l’évolution du manuscrit et de ses personnages, en s’intéressant notamment à Trimalchio, première version du manuscrit soumis par l’écrivain à son éditeur en 1924. Il
sera aussi question de divers pré-textes, de nouvelles, auxquels Fitzgerald a emprunté des fragments pour confectionner son manuscrit.
Mais, en aval, pour le lecteur, instance primordiale dans un séminaire consacré à la lecture littéraire, le texte du roman lui aussi devient l’archive d’un parcours interprétatif. Philippe Hamon* et François Rastier ont montré qu’« [u]n personnage est […] le support des conservations et des transformations du récit. » (Hamon 125), bref un « signifiant discontinu […] renvoyant à un signifié discontinu » (124-125). Dans une telle perspective, il conviendra donc de suivre Gatsby à la trace pour voir si les éclats et les fragments font sens et comment ils le font. Le personnage principal, maintes fois éteint et ressuscité, a-t-il jamais atteint le statut de sujet ? Et si le spectre produit un effet d’archive, comme le suggère Derrida, qui est en charge de ces archives et comment est problématisée leur accessibilité ?
Si les ventes du roman n’ont pas satisfait les besoins financiers du couple Fitzgerald, il n’en reste pas moins que l’oeuvre a donné lieu à de nombreux produits dérivés, une fois son statut dégradé en marchandise. Gatsby a eu beaucoup d’autres vies. Avec le centième anniversaire, on redécouvre le roman assorti d’illustrations historiques ainsi que de documents. L’archive du premier « roman du dimanche » (Sunday Novel) est difficile à retrouver. Mais le Sunday Novel de 1937, qui est de nouveau accessible, transforme le texte du roman de 1925 en archive exploitable. Une première adaptation cinématographique (1926) a disparu avant l’avènement du parlant ; les trois autres adaptations accessibles (1949, 1974, 2013) manifestent quant à elles des partis-pris bien différents sur l’exploitation de l’archive du personnage.

* Philippe Hamon, « Pour un statut sémiologique du personnage », Poétique du récit, Paris, Le Seuil, collection « Points », 1977, p. 115-180.

Voici le lien pour la réunion zoom :

A2IL Séminaire Chollier, Halpern, Louyer, Trouvé, 24 avril 2025

https://univ-reims-fr.zoom.us/j/93277158307?pwd=fiDikbfTnxi0uRS9GDzbbMKj9kjayH.1

ID de réunion: 932 7715 8307

Code secret: 993738

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