Evènements Séminaire A2IL

Séminaire A2IL9, Alain Trouvé, « Archéologie de la parole littéraire : de La Défense de l’infini (Aragon, 1923-1928) à Paradis 1 et 2 (Sollers, 1981, 1986) ou l’impossibilité du personnage », URCA, 21 novembre 2024

Séminaire « Lecture littéraire et archives du personnage »(A2IL9)

Session 2024-2025

CRIMEL-CIRLEP

Alain Trouvé

Jeudi 21 novembre 2024

à 17h

BU Robert de Sorbon (Salle 140) et par zoom

« Archéologie de la parole littéraire : de La Défense de l’infini (Aragon, 1923-1928) à Paradis 1 et 2 (Sollers, 1981, 1986) ou l’impossibilité du personnage »

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PRESENTATION

Un des acquis des dernières années de ce séminaire nous semble être, contre l’usage dominant et monolithique du mot « fiction », la reconnaissance d’un spectre fictionnel incluant des régimes de sens différents. Le rapport de l’énonciateur aux pôles de l’imaginaire et du réel varie en effet selon les sens donnés à la fiction. L’image du spectre tente de faire saisir cette gradation (Voir à ce sujet, ci-dessous, le tableau du Spectre fictionnel).
L’archive, comme trace d’un réel qui a existé, peut servir de discriminant. On observe, selon le régime de fiction considéré, un traitement plus ou moins complexe de l’archive (dans les différents sens du terme). Face à l’envahissante littérature personnelle ou autofictionnelle dont l’archive dominante est la personne de l’écrivain, la fiction au sens fort du terme, qu’elle soit romanesque, théâtrale ou cinématographique, puise à des archives multiples et combinées, soumises à des transformations qui peuvent les rendre illisibles. De surcroît, elle insère le personnage dans un scénario double (mimétique et fantasmatique) impliquant, comme l’ont montré au XXe siècle les premières théorisations de la
lecture littéraire, l’activité ludique d’un lecteur dédoublé. Il y est encore question, toutefois, mais par des voies spécifiques, de notre rapport au monde, voire de nos choix éthiques (évoqués dans la première conférence de cette année sur Bouveresse lecteur de Musil).
Qu’en est-il quand, par provocation, des textes d’avant-garde, tout en affichant l’étiquette « roman », tentent d’inventer une forme inédite, susceptible, malgré les mises en garde des Grecs, de « faire entrer l’infini » ? C’est d’abord le personnage au sens fort du terme qui semble faire les frais de cette opération. Vers quelle idée du roman nous conduit le personnage impossible dont nous croyons déceler quelques traces chez Aragon (La Défense de l’infini, 1923-1928) et Sollers (Paradis 1 et 2, 1981, 1986) ? À soixante ans de distance, les auteurs mettent scène, dans un passage clef, le rapport de l’écriture à l’Histoire et au Sacré ; la scène se joue de part et d’autre dans une cathédrale, mais l’archéologue (texte1) a fait place au prêtre (texte2). Deux figures littéraires du temps ?

Documents complémentaires :

La probable page liminaire de La Défense de l’infini (« Projet de 1926 », édition Lionel Follet, Paris, Gallimard, CAHIERS de la nrf, 1997, p. 12-13)

Début de Paradis (I) Paris, Editions du Seuil, 1981, p. 7-8.

Tableau du spectre fictionnel dans son rapport à l’archive

Codes d’accès zoom :
Le lien pour la version à distance :
https://univ-reims-fr.zoom.us/j/96488316360?pwd=xTruthh0TQOf1DzneVQSa0bbjJe9lT.1
ID de réunion: 964 8831 6360
Code secret: 765761

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