PARUTION
Polibio Alves, Ce qui reste des morts, ÉPURE, 2017
http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100217060
Traduction Roselis Batista R., Audrey Louyer
En effet, elle amenait des hommes dans sa chambre parce qu’elle avait besoin d’eux, de l’illusion souterraine contenue dans les paroles qu’ils lui disaient, de l’aigreur de leurs peaux huileuses, de leur présence passagère qui remplissait le hamac de caresses, dans un moment de tendresse. Mais il était nécessaire de continuer à survivre, de croire à quelque chose […] Elle poursuivrait dans la foule jusqu’à l’épuisement. Plongée dans l’observation des visages variés, quelqu’un lui a peloté les fesses. Elle a pressenti les regards malicieux, qui dardaient sur elle, et à ce moment, elle n’a pas résisté aux larmes. Elle a cherché dans ces visages le témoignage collectif d’un complice. On peut même en douter. Mais ces dernières années, par exemple, elle n’en a pas trouvé; aucun. Néanmoins, pendant un moment, elle a seulement éprouvé l’hypothèse de faire bouger ses forces, celles qui lui restent après cette chaleur étouffante, celles d’une quête interminable. C’est ainsi qu’elle s’est aperçue de l’inutilité de tout. Quand elle s’est trouvée à nouveau dans la rue, courant sans but précis »
Éditeur ÉPURE – Éditions et Presses universitaires de Reims
(extrait) :
« Polibio Alves est un écrivain et poète qui possède un style « métisse » comme son pays, et qui raconte les difficultés d’être un auteur de littérature dans une région pauvre – le nord est du Brésil – où on n’a pas l’habitude de la lecture, malgré l’existence de grands auteurs tels que Jorge Amado, José Lins do Rego, Graciliano Ramos, entre autres. […]
La traduction vers le français s’est réalisée grâce à la participation d’Audrey Louyer, jeune collègue et docteur, qui travaille dans le département de Langues romanes de l’Université de Reims. […]
La version espagnole a été faite à Cuba, et Políbio Alves figure dans le catalogue de la Bibliothéque nationale de France avec deux oeuvres en espagnol, probablement offertes par la « Casa de las Américas », puisqu’il a été traduit à Cuba. Auteur de plus d’une vingtaine de volumes – entre poésie lyrique et néo-épique, chroniques et romans, cet auteur est aussi un « collectionneur » de prix littéraires, dont celui d’Autore dell’Anno en 1999 à Milan, qui le distinguait parmi 540 auteurs. »
Le volume a paru grâce au concours de Madame Agnès Faller, Responsable Suivi des Projets aux ÉPURE.