PARUTION
Hervé Castanet
S.K. beau
Pourquoi l’art embarrasse-t-il le psychanalyste ?
Aux éditions Compagnon
Un fil
« Psychanalyse et littérature, psychanalyse et peinture ou photographie ou théâtre ou cinéma… La liste est longue, voire sans fin, où la psychanalyse est couplée avec les créations et les créateurs – jusqu’à plus soif. Un concept de Freud, défini comme l’un des destins de la pulsion ( Trieb ) dans sa Métapsychologie de 1915, est systématiquement sollicité pour construire ce « et » qui lie la psychanalyse aux arts : la sublimation (Sublimierung ). Voilà cette dernière à l’oeuvre : elle explique, interprète, ajoute du sens, ordonne les données biographiques, etc. Elle se répand, paraît plausible, utile. Les universitaires, à la recherche d’une mé thode, la promeuvent. La sublimation y devient repos, beauté, mesure, bien, idéal, éloignés de la violence pulsionnelle, sans loi, toujours prête à se déchaîner. Toutes ces tentatives sont vaines ; elles échouent et procurent l’ennui. Vraiment ? Vraiment ! Une avancée (sans retour en arrière possible) : à rebours des balivernes esthétisantes, Jacques Lacan martèle que la psychanalyse n’a pas vocation à apporter de l’air à la critique des textes, ni à émettre un quelconque jugement littéraire, ni à contribue r au frotti frotti-frotta des spécialistes sémantophiles ; ni à rapporter les oeuvres aux catégories de la clinique, ni à s’interroger sur l’inconscient de l’artiste. Le tenter c’est opter, comme il le dit, pour la goujaterie et la sottise . Le lecteur attentif ne se lassera pas de relire les formulations choc, par exemple, de sa « Lituraterre » en 1971 ou de son « Hommage fait à Marguerite Duras du ravissement de Lol V. Stein » en 1965 où ces mots critiques sont articulés dans des phrases resserrées. Réveillé par c es dernières, il pourra faire retour au Séminaire VII, L’éthique … où la beauté est le dernier voile (ou limite ou rempart) avant l’horreur de la castration. Antigone tragique le démontre ; et au Séminaire XI, Les quatre concepts … où le chiasme oeil/regard l ivre, au coeur de la vision, la saloperie (ainsi se dit l’objet perdu – a) qui troue la représentation apollinienne et subvertit le sujet sûr de ses représentations. Et l’oeil ? Il est toujours maléfique, tranche Lacan. […]
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