RENCONTRES EN SURRÉALISME
samedi 9 novembre 2019
à 15h30
Halle Saint-Pierre
(2 rue Ronsard, auditorium, métro Anvers).
Conférence de Michel Maffesoli
« Du surréalisme à la postmodernité »
Théoricien de la postmodernité, phénoménologue des tribus, décrypteur du présent, Michel Maffesoli est professeur émérite à la Sorbonne où il était titulaire de la Chaire Durkheim. Proche des situationnistes et ami de Jean Baudrillard, son oeuvre s’inspire, essentiellement, de la pensée de son maître Gilbert Durand : l’imaginaire comme levier méthodologique permettant de saisir les mutations sociétales en cours.
Prenant acte de ce que le philosophe Jean-François Lyotard appelait « la fin des grands récits de référence », il dépeint, dans la quarantaine de livres publiés à ce jour, un monde pluriel et mouvant, dans lequel « tribus », groupuscules et réseaux se font, se défont continuellement.
Maffesoli braque le regard sur les multiples cultures, sous-cultures et contre-cultures qui constituent la matrice du grouillement contemporain. Il s’emploie, pour reprendre une de ses expressions, à « savoir écouter l’herbe qui pousse ».
À l’encontre du catastrophisme ambiant, et en soulignant que l’anomique d’aujourd’hui est le canonique de demain, son chemin de pensée, peu orthodoxe, rappelle que la « fin d’un monde n’est pas la fin du monde ».
Au travers d’une gradation qui lui est chère : secret, discret, affiché, il tentera de montrer que le surréalisme, en de nombreux points, est la source cachée de la postmodernité naissante.
On le sait, le prophète est celui qui se souvient de l’avenir.
Outre les trois livres inaugurant sa démarche : L’Ombre de Dionysos (1982), Le Temps des tribus (1988), Du nomadisme (1997), son dernier livre Être postmoderne (2019) s’emploie à rendre attentif à « l’impératif atmosphérique » du moment.