PRIX MAX JACOB
Le dernier livre de poèmes de Michèle Finck, Connaissance par les larmes (Arfuyen, 2017), vient d’obtenir le Prix Max Jacob qui lui a été remis lundi 5 mars au Centre National du Livre à Paris.
Michèle Finck
Connaissance par les larmes
Après Balbuciendo (2012) et La Troisième Main (2015), Connaissance par les larmes est le troisième ouvrage de Michèle Finck publié par les Éditions Arfuyen, et le plus ample.
Professeur de littérature comparée à l’université de Strasbourg, Michèle Finck est l’auteur de nombreux ouvrages essentiels sur la poésie contemporaine et ses rapports avec la musique, la peinture et le cinéma. Comme Henri Meschonnic, son oeuvre poétique est nourrie de sa réflexion théorique mais n’en est nullement tributaire : liberté d’écriture et force d’émotion constituent au contraire ses plus grandes qualités.
Parallèlement à son travail d’écriture, Michèle Finck a traduit des poètes allemands (Trakl) et publié des études sur Yves Bonnefoy et Philippe Jaccottet, ainsi que des essais sur les rapports de la poésie avec la danse, les arts plastiques (Giacometti et les poètes, Hermann, 2012), et la musique (Épiphanies musicales en poésie moderne, de Rilke à Bonnefoy, Champion, 2014).
Le présent recueil opère une impressionnante synthèse entre les larges possibilités qu’ouvraient ses précédents ouvrages : l’autobiographie, très présente dans Balbuciendo ; la transposition d’oeuvres musicales en courts poèmes, comme dans La Troisième Main ; mais, également, la fusion entre bribes de films et poèmes semi-narratifs, à quoi la préparait ses recherches universitaires sur Littérature comparée et cinéma (Presses universitaires de Strasbourg, 2017).
L’épigraphe de Marina Tsvétaïeva en tête du recueil : « Ô Muse des larmes, la plus belle des Muses ! » explicite le titre comme aussi l’un des tout premiers poèmes : « Vivre au bord du suicide / Comme au bord d’un lac profond / Qui calme et apaise. » Une paradoxale sérénité règne ici, comme il y a dans les larmes une étrange douceur et un apaisement. Comme si elles apportaient une forme de connaissance que rien d’autre ne saurait apporter. Comme si elles étaient l’essence de la connaissance ultime que peut ouvrir la poésie : « Poésie : / Connaissance / Par / Les / Larmes // Y / Brûler //Anonyme / Universelle. »